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Vies antérieures : invention ou réalité ? L'hypnose spirituelle sous les projecteurs...

Stéphanie Parete

D'où vient ce courant appelé hypnose spirituelle qui permettrait d'accéder à nos vies antérieures ? Est-il réellement possible de se connecter avec une autre vie que celle que nous vivons ? Ces perceptions sont-elles réelles ou le résultat d'un imaginaire fertile ? Une ébauche de réponse ici !


L'hypnose régressive, un courant... chahuté !


Grâce à Milton Erikson, dans les années 1960, aux États-Unis , la pratique de l'hypnose telle que nous la connaissons aujourd'hui se démystifie. Il établit les bases d'une pratique thérapeutique effective.

Dans cette mouvance, des psychologues et médecins américains développent l'hypnose dite régressive. D'abord de manière fortuite, au décours de séances classiques. En effet, ils constatent que des patients décrivent avec précision des scènes émanant d'autres lieux de vie avec une temporalité différente, se ressentant être une autre personne. Ils observent qu'après l'état de transe, les patients reviennent à eux sans aucun dommage.

Ces expériences poussent des figures emblématiques de l'hypnose régressive telles que Dolores Canon, Brian Weiss, ou encore Michaël Newton à développer cette hypnose thérapeutique qu'ils lieront au domaine du monde subtil. Pour eux, le sujet accède à des vies antérieures, à des mondes parallèles, à la vie entre les vies.


Ils élaborent des protocoles d'accompagnement, produisent des ouvrages sur leurs découvertes, repoussant un peu loin les limites des connaissances scientifiques.

Malgré l'essor de leurs travaux, ils n'échapperont pas aux critiques de la communauté scientifique peu encline à admettre la véracité de ce qui sous-tend la méthode. Leurs confrères leur reprochent le manque de validation scientifique des résultats cliniques obtenus, en dépit des milliers de récits d'entretiens retranscrits.

Une fois de plus dans l'histoire, le recours thérapeutique aux états modifiés de conscience se heurte à un dogme souvent réducteur. Le clivage s'opère entre les scientifiques aux méthodes dites conventionnelles et ceux qualifiés de charlatans.

Cela ne les décourage pas et ils poursuivent leurs travaux, toujours plus passionnés et désireux de faire avancer les connaissances sur cette psyché bien méconnue.

Il faudra attendre les années 2000 pour que la pratique gagne lentement du terrain en Europe. Aujourd'hui, Les états modifiés de conscience en lien avec le monde subtil s'invitent doucement et avec beaucoup de précautions et d'enrobage dans les thèses universitaires.


Connecter avec des vies antérieures, est-ce possible ?...

Exploration

Selon la théorie de l'hypnose spirituelle régressive, nous pouvons tous nous reconnecter avec une "vie antérieure". Le socle théorique est que l'Âme ne meurt pas. Le principe sous-jacent est que chacun choisit, via l'incarnation, de prendre forme dans un corps physique et dans une réalité dense, soumise aux contraintes du temps et de l’espace. Cette décision expose chacun à la dualité et à la séparation, permettant ainsi de vivre des expériences uniques parfois difficiles qui sont inaccessibles dans les dimensions plus subtiles. Le but ? S'incarner pour expérimenter et progresser dans son évolution d'Âme.


Dans le cadre de la pratique d'hypnose karmique, le consultant en transe fait alors part d'impressions et de ressentis provenant d'autres temps et lieux. Concrètement, le consultant se vit comme acteur (parfois bien différent de la personne qu'il est) d'un film qui se déroule de manière tout à fait naturelle.

Il n'y a aucun sentiment d'étrangeté étant donné que la conscience (la petite voix intérieure qui ne nous quitte jamais à l'état de veille) subsiste.

Contrairement à un rêve, le sujet peut entrer pleinement dans la scène et la scruter avec l'aide du thérapeute.


À travers des scènes émergeant à sa conscience, le sujet sous hypnose expérimente des thèmes qui résonnent avec sa vie actuelle. Voilà une façon novatrice d'envisager une situation sous un angle différent. Cette prise de conscience peut être cruciale pour éventuellement se libérer de certaines influences.


De plus, ces connexions permettent au consultant de découvrir d'autres aspects de lui-même. Il peut ainsi accéder à des connaissances méconnues et développer des capacités insoupçonnées qui peuvent être ensuite appliquées dans sa vie présente.


~ cas clinique

Un jeune homme travaillant dans l'informatique consulte avec une demande claire : se départir d'une phobie de prendre la parole en public. Il explique qu'il est pris d'angoisses à l'idée d'être au centre de l'attention, qu'il perd ses moyens quand trop de personnes l'observent.

Nous posons donc l'intention de travailler à libérer cette peur en début de séance et laissons émerger ce qui doit.

En phase hypnotique, le consultant décrit qu'il se trouve dans une pièce, et qu'il se ressent être debout et tenir un livre dans les mains. Il explique qu'il est en compagnie de jeunes hommes et comprend rapidement que ce sont ses élèves et qu'il est leur professeur. Il enseigne les mathématiques, affirme-t-il. Selon lui, les costumes, les décors et les coiffures semblent correspondre au 18e siècle.

Alors qu'il donne sa leçon, son livre ouvert dans une main, il tient dans l'autre une petite règle en bois qui lui confère beaucoup de prestance, dit-il avec un ton fier et affirmé. Il fait part d'un grand plaisir à être là et à capter l'attention de ses élèves attentifs et intéressés.

En fin d'exploration, nous ramenons les ressentis positifs, la confiance et le plaisir découlant de cette scène dans l'ici et maintenant. Concrètement, une scène d'un futur possible dans la vie actuelle est imaginée et le consultant s'imagine animant une réunion d'équipe, muni de son stylo quatre couleurs comme outil de confiance. Il se sent serein, bien à sa place et décrit ses collègues comme attentifs et intéressés.


Force est de constater que la question de savoir si cette vision était celle d'une vie antérieure ou non, importe finalement peu. Le regard du consultant sur lui même en ressort modifié et l'amorce du changement est lancée.

L'objectif d'une telle séance, est de se se connecter avec un ressenti vécu lors de la séance comme inébranlable. Cela pourrait se paraphraser comme suit : "Si j'ai pu ressentir pleinement des ressources insoupçonnées et saisir autrement les enjeux de la vie, alors je peux réactiver ces ressources ici et maintenant et agir de manière plus consciente dans mon quotidien ".


Ces perceptions sont-elles réelles ou imaginaires ?


Le cerveau humain a cette capacité extraordinaire de nous faire ressentir des sensations parfois bien surprenantes. Par un simple effort de volonté, nous pouvons ressentir l'impression du citron en bouche, nous laissant alors une sensation acidulée sur les cotés de la langue alors que le citron est purement fictif.

Un autre exemple, dans le domaine médical, est celui de la perception d'un membre dit fantôme. Des personnes amputées ressentent toujours la présence du membre (fourmillements, chaleur, douleurs, etc.).

Mais les perceptions hypnotiques peuvent-elles être rangées dans cette catégorie d'expériences ? En ce qui concerne les états guidés de transe, je dirais oui. Le thérapeute suggère des scènes, et induit des scénarios qui ont une visée thérapeutique.

Toutefois, dans les états de transe cognitive auto-induite ou dans l'hypnose de nature spirituelle, ce qui est induit c'est l'état de transe. Ensuite, les perceptions parviennent à la conscience de manière libre et des accès imprévus peuvent survenir.

En ce qui concerne l'hypnose karmique, force est de constater que des informations précises et méconnues du sujet avant la séance peuvent émerger. Il peut s'agir de détails historiques, de codes culturels, de traits architecturaux ou encore des modes de vie que le sujet ignore avant la séance.


Somme toute, la question de savoir si ces perceptions de vies alternatives sont réelles ou imaginaires, ne pourra trouver réponse que dans un consensus, en sachant que l'expérience vécue sera interprétées par les grilles de lectures de chacun.

Diagramme de Venn permettant de trouver des consensus entre vision scientifique et vision quantique
Consensus entre sciences cognitives et sciences quantiques

C'est dans ce consensus que le dialogue sera possible entre monde scientifique et monde quantique dans un but de compréhension et de progrès.

Quoi qu'il en soit, nous possédons en nous des capacités clairement non exploitées. Le recours aux pratiques méditatives, à la transe cognitive ou à l'hypnose karmique permet d'ouvrir des portes sur des savoirs trop méconnus. Dans notre culture, sous couvert de rationalité, nous avons barricadé ces portes.

Saluons que depuis plusieurs années, les recherches scientifiques, les colloques, les initiatives de prises en charge dites alternatives se multiplient. Le monde scientifique s'ouvre à celui de l'invisible, acceptant de revoir ses dogmes au profit de la compréhension de ces expériences puissantes et transformatrices. L'écueil à éviter serait celui de tomber sans réflexion dans une radicalité ou une autre : celle de tout rejeter en bloc versus celle de tout valider sans expérience.


Stéphanie Parete

Psychologue

Praticienne en hypnose



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